gestion de crise energetique entreprise industrie

Publié le 20/12/2022

Asphyxiées par l’explosion des prix de l’énergie, de plus en plus d’entreprises annoncent devoir restreindre leur production, parfois même l’interrompre. Si beaucoup de secteurs sont concernés par les effets négatifs de cette crise énergétique, c’est surtout l’industrie française qui tire la sonnette d’alarme sur les effets engendrés par cette crise sans précédent.

 

Productions ralenties ou à l’arrêt, salariés mis en chômage partiel… Pour rassurer le personnel en cette période difficile, le dialogue et la communication restent essentiels pour ne pas avoir d’effets encore plus néfastes.

 

Faisons le point ensemble sur le contexte énergétique et économique que nous traversons et le rôle que peut jouer la communication interne en ces temps incertains.

#1 – Un contexte économique qui fragilise l’industrie

C’est un coup de tonnerre pour le secteur industriel. En effet, l’industrie est le secteur économique dans lequel l’énergie a un impact direct sur la compétitivité des entreprises et donc sur la décision même de continuer la production ou non.

 

Si certaines d’entreprises annoncent réduire leur production et trouver des mesures alternatives à l’arrêt de leur usine, certaines ont déjà dû prendre la décision de fermer et de mettre leurs salariés au chômage partiel.

Des usines fermées ou menacées en 2022… et 2023 !

Cette fin d’année 2022 marque les esprits avec les fermetures d’usines de géants de l’industrie. C’est notamment le cas du groupe agroalimentaire Cofigeo qui rassemble William Saurin, Zapetti, Reynald et Roquelaure, et qui a annoncé fermer quatre de ses usines dès janvier 2023 :

Avec l’augmentation des prix du gaz et de l’électricité, la facture d’énergie serait passée de 4 à 40 millions d’euros.

Mathieu Thomazeau, Président du groupe Cogifeo

Les répercussions de cette annonce ? 80% de la production du groupe va s’arrêter et 800 salariés sur les 1200 seront placés en activité partielle. C’est un coup dur pour l’industrie agroalimentaire, qui espère bénéficier de nouveaux dispositifs d’aide de l’État afin que ces arrêts durent le moins de temps possible.

 

D’autres usines industrielles, très énergivores en électricité et en gaz ont pris la décision de fermer leurs usines afin d’assurer leur pérennité. C’est notamment le cas de l’entreprise Duralex, qui a été contrainte de mettre son four en veille pour quatre mois et ainsi de mettre l’ensemble de ses 250 salariés au chômage partiel quelques jours par semaine.

 

Joe Luis Llacuna, PDG de l’usine, explique qu’avec les prix actuels, l’énergie peut représenter, s’ils ne mettent pas en veille le four, jusqu’à 40% de leur chiffre d’affaires. En effet, produire au tarif de l’énergie au prix du jour générerait des pertes intenables. Limiter leur consommation d’énergie dans la période qui s’amorce permettra de préserver l’activité et l’emploi de Duralex. Dès le 1er avril 2023, l’entreprise devra rouvrir toutes ses lignes de production pour rattraper son retard.

Le chômage partiel comme réponse à la crise énergétique

Comme nous l’évoquions précédemment avec les exemples des groupes Cofigeo et Duralex, les entreprises n’ont pas d’autre choix que de placer leurs salariés en chômage partiel.

 

Ces derniers sont très inquiets pour l'avenir de leur entreprise et attendent un maximum de transparence et de dialogue de la part de leur employeur. C’est le cas pour les salariés de l’usine Michelin de Cholet, qui sont contraints de subir quatre jours de chômage partiel pendant plusieurs semaines. Les employés sont préoccupés par cette situation, et les syndicats dénoncent un manque d’informations précises et demandent davantage de communication.

L’absence de dialogue : l’erreur fatidique

Dans toutes les entreprises, un dialogue récurrent et constructif favorise un bon climat social et une confiance de la part des collaborateurs. Mais lorsque des collaborateurs apprennent par l’intermédiaire des médias leurs licenciements ou l’arrêt de la production de leur entreprise, une fracture sociale s’immisce alors entre eux et la direction.

De l’absence de dialogue naît l’incompréhension et la colère

C’est le cas de l’usine Sidel dans le Calvados. Depuis l’annonce de la fermeture du site prévue fin 2023 pour motif économique, les salariés dénoncent un manque de dialogue social et de fondement de la part de leur employeur et expriment leur colère jusqu’au tribunal.

 

Mais en plus d’entraîner de l’incompréhension, de la colère et un manque de motivation, le manque de dialogue a surtout des conséquences sociales, d’où l’importance de mettre en place une stratégie de communication interne.

Parfois, des couples travaillent depuis plus de vingt ans dans la même usine. Ils y passent plus de temps que chez eux, si on enlève les heures de sommeil. C’est toute une communauté, il y a une fierté. Quand on leur dit brutalement que c’est terminé, qu’il faut rentrer chez eux… Cela engendre une forte détresse sociale. On compte une centaine de suicides à la suite des fermetures d’usines depuis huit ans. Sans parler des dépressions, des divorces. C’est un drame humain.

Propos d’Olivier Cointre, spécialiste de la désindustrialisation – Article Ouest-France

“On ne peut pas ne pas communiquer” Paul Watzlawick

L’importance de communiquer en interne

Paul Barton, fondateur de Barton Communications, explique que la communication interne est au cœur de la survie de l’entreprise, encore plus en cas de crise. Les employés sont la clé de voûte de l’entreprise à la fois par leur travail et par leur statut d’ambassadeurs.

 

Les entreprises, même celles issues des secteurs traditionnels comme l’industrie, devraient s'appuyer sur leurs salariés pour mieux communiquer, notamment avec un salarié intermédiaire, par exemple un responsable Communication. Plus crédible et surtout plus proche des collaborateurs, cet expert de la communication peut diffuser les informations et jouer le rôle de médiateur entre la direction et les collaborateurs.

3 stratégies adoptées en période de crise

Les salariés doivent être informés et tenus au courant lorsqu’une crise survient. Et justement, en situation de crise, trois stratégies de communication existent afin de réagir :

  • le déni : lorsque l’entreprise ne communique pas. Cette stratégie consiste à nier toute crise et à ne pas alimenter le contexte parfois tendu.

  • la diversion : méthode pour orienter les discussions et modifier l’angle de vue de la crise. Il faut toutefois l’employer avec précaution afin d’éviter que la crise n’empire.

  • la reconnaissance : miser sur la transparence afin de désamorcer une partie de la tension créée et à communiquer de façon claire et ferme. Si elle n’est pas assez utilisée au sein des entreprises, c’est pourtant cette stratégie qui permet de maintenir la crédibilité de ces dernières et de ne surtout pas rester dans le silence.

Tout sauf le silence : le rôle de la direction

Le rôle de la direction est phare dans cette opacité de l’information. Elle doit donner une vision claire des objectifs et orientations stratégiques à l’ensemble des collaborateurs. Ce recul pris sur l’entreprise offre une meilleure compréhension des enjeux de chacun et crée un climat de confiance entre eux et la direction.

 

Cette volonté est partagée par les collaborateurs. Le sondage réalisé par Steeple sur les attentes liées à la communication interne révèle le souhait des collaborateurs à 49% de voir la direction prendre davantage la parole.

#3 – Comment bien communiquer en temps de crise ?

Maintenir le lien

Avec la crise énergétique actuelle, les entreprises doivent prioriser sur leur communication interne, rassurer les équipes et maintenir un lien de confiance. Aussi, elles ne doivent pas oublier d’instaurer le lien entre les salariés, et cela même dans un contexte de chômage partiel.

Pour maintenir ce lien, les entreprises de tout secteur doivent adopter un outil de communication interne efficace et inclusif. Par exemple, la solution Steeple permet d’informer tous les membres de la communauté inscrite à l’outil, de la direction aux managers en passant par les salariés, qu’ils soient non connectés ou sur le terrain.

 

La solution permet aussi d’échanger plus facilement via sa messagerie instantanée, avec des conversations individuelles ou en groupe. Elle est d’ailleurs utile pour diffuser des messages à un service en particulier, comme par exemple pour diffuser le nouveau planning suite à l’annonce du chômage partiel, ou pour poser des questions suite à une annonce.

Face à la crise sanitaire, nous avons abordé sur Steeple trois grandes thématiques dans la communication interne de l’entreprise : la mise en place du plan sanitaire, la cybersécurité et le télétravail, et les informations sur la reprise de l’activité.

Propos recueillis par Anne Rouveyre, responsable communication des Chantiers de l’Atlantique

Informer régulièrement vos collaborateurs de la situation

Et justement, votre premier défi en cette période de crise énergétique : communiquer le récit de cette crise à l’ensemble de vos équipes. Pour cela, un outil de communication interne est indispensable et vous permet de diffuser des informations rapidement tout en misant sur la transparence.

 

Généralement, les entreprises se concentrent sur la gestion médiatique de la crise au détriment de la communication interne qu’elles estiment moins prioritaire. Pourtant, il est vital de penser avant tout à vos collaborateurs avant de penser à la communication externe. Cette crise énergétique nous montre l’importance de la communication interne au sein des entreprises.

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